lundi 14 septembre 2009

NUEVO LIBRO DE MICHELE PETIT


(version francaise en bas)

EL ARTE DE LA LECTURA EN TIEMPOS DE CRISIS
( Océano, México, 2009)
L’ART DE LIRE
ou comment résister à l’adversité
Michèle Petit, Éditions Belin, 2008, 265pp
por LGB
Un libro sobre los beneficios de la lectura. Sobre su capacidad de restaurar lo que se rompió. Sobre el papel de los mediadores en estas lecturas reparadoras. Al terminar de leerlo por primera vez la Navidad pasada, en Francia, me quedó un gusto a sinfonía. Vi a su autora como una directora de orquesta, dándole cohesión a una pieza, coordinando las muchas voces que la componen, regulando los silencios, los rubati, los matices: aquí pianissimo, allá mezzo-forte, más allá fortissimo. Pienso entonces en la facultad de escuchar, de reunir, de coordinar y organizar material (sonidos, colores, o en este caso experiencias de lectura) para proponer una obra coherente. Escuché todas esas voces, registradas por ella y al mismo tiempo escuché lo que ella tenía que decir sobre esas tantas experiencias fuertes y particulares que aparecen en su libro. En esta sinfonía, como en cualquier obra orquestal, se transparenta desde luego el toque personal, como dice ella misma: “toda escritura es un intento de autobiografía”.

El libro empieza con hospitalidad, como una puerta que se abre en cuyo umbral aparece el rostro amable de su autora…y de todas las personas que acompañaron su escritura. Dice: “En el momento en que bosquejo este capítulo, muchos rostros vienen a mi encuentro. Muchos de esos rostros son jóvenes –mujeres en su mayoría, pero también muchachos. Sonríen, aunque hayan vivido episodios difíciles debido a la violencia o a la dictadura que conocieron sus países. Por poco que uno los quiera escuchar, relatan lo suyo. Y lo relatan bien… Algunos de ellos van con burros cargados de libros, como Luis Soriano con Alfa y Beto en el norte de Colombia. O embarcan álbumes en barcos y bogan hacia las islas del sur de Chile, mientras que otros tantos remontan el Paraná o el Amazonas…”

Desde entonces sabemos que será un libro de aventuras, un libro que al filo de los viajes y los encuentros nos transmitirá cosas importantes, pero no como un frío estudio socio-antropológico, con cifras y tablas, sino con el calor de quien sabe escuchar y desea dejar una huella de la experiencia de tantas personas que promueven la lectura en tiempos y en lugares difíciles.

Estoy convencida de que los artistas tienen la facultad de adivinar, de presentir lo que en francés se llama “l’air du temps”, el aire del tiempo. Michèle Petit lo captó, al ir al encuentro de gente que quiso compartir sus experiencias, experiencias a veces muy duras, como las de los jóvenes desmovilizados del conflicto armado en Colombia, las de las víctimas de la crisis económica en Argentina, o las de los jóvenes de un Centro de Detención para adolescentes en México.

Este libro es un documento alentador en cuanto al poder de la lectura y sobre todo en cuanto al extraordinario poder de la mediación, poder constructivo, reconstructivo, recreativo, educativo, y demás ivos que se nos puedan ocurrir. Porque la mediación aquí no se concibe como una mediación formal, académica, dentro de un espacio escolar sometido a la rentabilidad. Se concibe como obra de personas que desinteresadamente promueven la cultura escrita, los libros, en toda su diversidad y su riqueza: álbumes para niños, novelas, poesía, libros de arte, divulgación científica, y hasta soportes diferentes de los libros como cine, video y “actos poéticos” como los de Mirta Colangelo en Argentina (p.185)

Habitar el mundo, apropiarse del espacio, tejer las cosas que nos rodean y hacerlas amigables a nosotros. Ese arte de habitar, podemos extenderlo a los libros: entrar en ellos, vivirlos, estar dentro, trabar relaciones con ellos, permitir que nos transformen. Los mediadores pueden ayudar a la gente a entrar en los libros, a habitarlos.

En algún momento Petit cita a Thomas Pavel: “la inteligencia del corazón no excluye la del intelecto”. Así, su libro está lleno de reflexiones, referencias, citas literarias y científicas, pero sin perder nunca de vista la experiencia vital de los promotores de lectura como integrantes de una enorme orquesta, tocando diferentes instrumentos siempre en armonía, aunque muchas veces no se conozcan entre sí.

Lirio Garduño-Buono
San Isidro, sept. 09

Michèle Petit ya no necesita presentación en el mundo latinoamericano, pero para aquellos que no la conocen puedo decir que es antropóloga para el Centro Nacional de la Investigación Científica en la Universidad de Paris I, en Francia y que se ha dedicado durante más de veinte años a la investigación del fenómeno de la lectura, particularmente en medios alejados de la cultura escrita, concediendo un lugar especial a las experiencias lectoras en Europa y en América Latina, como en este libro.
Es autora entre otros de “Éloge de la lectura. La construction de soi (Belin, 2002) y de “Nuevos acercamientos a los jóvenes y a la lectura”(FCE, México, 1999)


(version française )
L’ART DE LIRE
ou comment résister à l’adversité
Michèle Petit, Éditions Belin, 2008, 265pp
(paru en espagnol comme El Arte de la Lectura
en tiempos de Crisis, Océano, 2009)

Un livre sur les bénéfices de la lecture. Sur sa capacité de restaurer ce qui est cassé. Sur le rôle des médiateurs dans ces lectures réparatrices. A la fin de ma première lecture, à Noël dernier en France, il m’est resté un goût de symphonie. J’ai visualisé son auteur comme un chef d’orchestre donnant sa cohésion à une pièce, coordonnant les nombreuses voix qui la composent, réglant les silences, les rubati, les nuances: ici pianissimo, plus loin mezzo-forte, là-bas fortissimo. Je pense alors au grand talent requis pour écouter, réunir, coordonner et organiser du matériel (sons, couleurs, et, dans le cas qui nous occupe expériences de lecture) pour proposer une œuvre cohérente comme celle-ci. J’ai pu «écouter» les voix enregistrées par elle et en même temps, ce qu’elle avait à dire sur toutes les expériences fortes et particulières qui apparaissent dans son livre. Dans cette symphonie, comme dans n’importe quelle œuvre orchestrale, on perçoit en transparence la touche personnelle; comme elle-même le dit: “toute écriture est une tentative d’auto-biographie”.

Le livre démarre avec hospitalité, comme une porte qui s’ouvre, dont le seuil encadre le visage aimable de l’auteure…et de toutes le personnes qui accompagnèrent son écriture. Elle dit: “Au moment où j’ébauche ce chapitre, des visages me reviennent. Beaucoup de ceux auxquels je songe sont jeunes –des femmes, en grand nombre, mais aussi des garçons. Ils sont très souriants, même s’ils ont vécu des épisodes difficiles du fait de la violence ou de la dictature que leurs pays connaissent ou ont connues. Pour peu qu’on les écoute, ils racontent volontiers. Et ils racontent bien… Quelques-uns vont même avec leurs montures chargées de livres, tel Luis Soriano avec ses ânes Alfa et Beto, au nord de la Colombie…tandis que d’autres remontent le Parana ou l’Amazone.” (p25)

Dès lors, on sait que nous aurons affaire à un livre d’aventures, un livre qui, au fil des voyages et des rencontres nous transmettra des choses intenses, non pas comme une froide étude socio-anthropologique, avec chiffres et tableaux statistiques, mais avec la chaleur d’ une auteure qui sait écouter et désire laisser une trace de l’expérience des autres, toutes ces personnes qui font la promotion de la lecture en des temps et lieux difficiles.

Je suis convaincue que les artistes ont la faculté de deviner, de pressentir l’air du temps. En écrivant ce livre, Michèle Petit l’a fait, en allant à la rencontre des temps et lieux de crise; à la rencontre des personnes qui ont bien voulu partager leurs expériences, parfois très dures, avec elle, comme ces jeunes démobilisés de la guerrilla en Colombie, ou celles des victimes de la crise économique en Argentine, ou encore, celles des jeunes détenus dans un prison pour adolescents au Mexique... Il s’agit ici d’un document encourageant quant au pouvoir extraordinaire de la médiation lectrice, pouvoir constructif, reconstructif, récréatif ou toutes les autres « ifs » que l’on voudra ajouter. Parce qu'ici la médiation ne se conçoit pas en termes académiques et formels, dans un espace soumis à la rentabilité scolaire. Elle se conçoit comme l'œuvre de personnes qui de façon désintéressée font la promotion de la culture écrite, des livres, en toute leur diversité et leur richesse : albums pour enfants, romans, poésie, livres d’art, divulgation scientifique et même des supports différents des livres, comme le cinéma, la vidéo ou les « actes poétiques » comme ceux de Mirta Colangelo en Argentine (p. 185).

Habiter le monde, s’approprier l’espace, tisser les choses qui nous entourent “pour nous en faire des amis” (Gaudin, p. 74). Cet art d’habiter, on pourrait l’étendre aux livres: les vivre, être dedans, se mettre en relation avec eux, leur permettre de nous transformer. Les médiateurs peuvent aider les gens à entrer dans les livres, à les habiter.

Petit cite Thomas Pavel: “l’intelligence du cœur n’exclut pas celle de l’intellect ». Ainsi, son livre est plein de réflexions, de références, de citations littéraires et ne perd jamais le cap sur l’expérience vitale des promoteurs de lecture qui, tels les membre d’un grand orchestre, jouent des instruments différents mais toujours en harmonie, même si la plupart des fois, ils ne se connaissent pas entre eux.

Lirio Garduño-Buono
San Isidro, sept. 09

Michèle Petit est anthropologue au CNRS (Université Paris I). Elle mène des recherches sur la lecture, particulièrement dans des milieux éloignés de la culture écrite, et privilégie l’analyse de l’expérience singulière de ceux qu’elle rencontre. Elle est notamment l’auteure de Éloge de la lecture. La construction de soi (Belin, 2002).

SOBRE LA LECTURA



por Lirio GB


Leer.- La definición del Diccionario de la Real Academia de la Lengua española es: “Pasar la vista por lo escrito o lo impreso, comprendiendo la significación de los caracteres empleados”. Y también: “comprender el sentido de cualquier otro tipo de representación gráfica: leer una partitura, leer un plano…”
Hay otra más poética: “Descubrir por indicios los pensamientos o sentimientos de alguien”. Se puede, pues leer un libro, claro pero también leer una imagen, leer la expresión de un rostro, leer la desolación o la belleza de un paisaje; leer la simetría y la serenidad de una fachada; leer las líneas de la mano, la mirada del hombre o la mujer que amamos; leer la hostilidad de una intención o la benevolencia de un gesto; leer una huella en la playa, leer un poema, leer el genio y la locura de Goya o de Van Gogh en sus pinturas; leer la interrogación sobre la muerte en los sonetos de Sor Juana, leer un perfume o un hedor… Leer el mundo no se limita a la lectura del libro, aunque el libro sea la materialización de otra lectura hecha alguna lejana vez por un hombre o por una mujer. Rilke pasó largas horas leyendo el firmamento, y cristalizó su lectura en poemas cósmicos, metafísicos; mi preferido es aquel en el que se pregunta “…y de todas estas estrellas/ ¿cuál, cuál estará viva aún?” Un científico leería el cielo nocturno de otra manera, pero quizá llegaría al final a la misma interrogación del poeta “¿cuál es, de todas éstas, la estrella que aún vive?”
En la Sala de Lectura Perro Azul y en mis Talleres con adolescentes detenidos leímos no sólo textos, sino imágenes, objetos, sueños, manos, ropa, música… Todo esto alrededor del libro, de los libros.
Quién mejor que mi maestra Geneviève Patte para hablarnos de esto: “El primero y quizás único objetivo de la literatura es proporcionar placer; placer que nos da la posibilidad de extender los sentimientos propios hacia los demás. Los libros enriquecen nuestra vida interior al tiempo que posibilitan una mejor vida en sociedad. Bajo esta perspectiva, disfrutar de agradables y enriquecedoras experiencias literarias no es un lujo sino una necesidad. Necesidad aún más sentida cuando se trata de poblaciones marginales, limitadas no sólo en cuanto a posibilidades sociales adecuadas sino en cuanto a su voz y su potencial de acción. Con demasiada frecuencia ignoramos sus capacidades de aportar y de trasformar su entorno. Los encuentros alrededor del libro, son una posibilidad de promover estos procesos. El ejercicio de concretas, pequeñas y a veces efímeras experiencias de autonomía y libertad, constituye un camino hacia la conquista de otras libertades, de otras capacidades”. (Presentación para Leamos de la mano de papá y mamá, 2001).
No sé si la vida de esos niños y jóvenes habrá cambiado. Ni siquiera sé si seguirán leyendo o si tendrán ganas de hacerlo en el futuro. Pero estoy segura de algo: de que lo vivido y lo bailado, nadie se los quita. Saber más sobre sí mismo siempre es motivo de cambio; de un cambio profundo y duradero. Y aprender que la felicidad no es una idea lejana, que está a la vuelta de la esquina y a la vuelta de una hoja, es siempre un buen comienzo para cambiar la vida.






















750 LIBROS





No es la primera vez. Ya en el pasado Eduardo Langagne, director de la Fundación para las Letras Mexicanas, me había mandado libros para la biblioteca del Tutelar (Centro de Detención para Adolescentes). Pero ahora fue una locura. Empezando por recogerlos en la Central de Autobuses y sacar las siete gigantescas cajas, meterlas en mi VW y llevarlas a la casa, donde clasificamos el material y decidimos cuáles libros se iban al Tutelar, cuáles se quedaban en mi Sala de Lectura, cuáles podrían ser útiles en otros lugares, como la Facultad de Letras o la Biblioteca Central Estatal...

Porque con esos libros no sólo recibimos libros. El mensaje que me llega con ellos es el de la buena voluntad, la generosidad, la bondad y la inteligencia de su donador. 750 volúmenes: poesía y narrativa en su mayoría aunque también arte mexicano, ensayo, crítica, y hasta alguno que otro de costura o de canciones. Muchos vienen de la biblioteca personal de Eduardo, otros de la Fundación. Ante la cascada de libros, no pude, como ven, resistir las ganas de ponerme el traje de baño y echarme un clavado en ellos. Pero no sólo eso. Suscitaron muchas cosas mientras los clasificábamos durante el fin de semana.

Empezando por la codicia. Ni Jean-Pierre (mi esposo) ni yo somos codiciosos con el dinero o los bienes materiales. Ni siquiera somos codos con nuestros sentimientos. Pero descubrimos una forma de avidez y de codicia al tratarse de libros. Tuvimos ambos, ganas de atesorarlos, de guardarlos, de quedarnos con ellos. Desde luego, algunos se quedan aquí, en el acervo de la Sala de Lectura. Pero muchos se tienen que ir. Aprender a dejar ir. Supongo que para Eduardo fue lo mismo: deshacerse de tantos libros, muchos de ellos dedicados, y dejarlos ir para que inicien una nueva vida.

Y a propósito, pensamos también en las dedicatorias: ¿quién dijo que una dedicatoria nos obliga a guardar un libro por toda la eternidad? ¿Quién dijo que esa inscripción será su epitafio en la tumba de nuestra biblioteca? Seguirán circulando, pasando por muchas manos y sus dedicatorias serán cartas abiertas a todo el que quiera leerlas.

Otra cosa que este acervo despertó, fue el pensar en la abundancia de poetas y narradores de México. ¿Somos tantos? ¿Servimos de algo? ¿Nuestra presencia será útil para contrarrestar (ya que no detener) la barbarie? En todo caso, es alentador el descubrir que hay tanta gente que no vive sólo para comer, dormir y consumir. Que hay personas que piensan que la palabra tiene su lugar en esta vida y que su labor será a la larga reconocida y asimilada por la gente. Se puede tener esperanza.

Y claro, es alentador también ver que tanta creación corresponde a tanta edición. Los editores. A pesar de que una amiga escritora decía que “el mejor de ellos, colgado”, podríamos calificar su labor de maravillosa, sobre todo en las condiciones adversas de la economía mexicana.

750 libros. 7 cajas que ahora se repartirán en tres acervos. ¿Quién leerá qué? ¿En qué momento? ¿Servirán para sacar a alguien de la desesperación? ¿Para despertar sentimientos? ¿Para avivarle la chispa vital a alguien que se marchita?

Sólo por esto, el generoso donador merece el cielo (pero el cielo en la tierra, es decir, lo mejor que le pueda pasar aquí abajo…). ¡Mil gracias, Eduardo!.