jeudi 4 mars 2010

SOBRE LOS LIBROS QUE DAN MIEDO

(imagen de Le Livre des Créatures, reproducida con el amable permiso de su autora, Nadja)
VERSION FRANCAISE EN BAS
Una carta de mi amiga Laura Aguirre Lass de Lamont, sobre mis comentarios al Libro de las Criaturas y en general sobre los libros que dan miedo. Me parece una reflexión acertada y sobre todo, transmite de maravilla su experiencia lectora:

“Hola Lirio, ¿Cómo te va?

“Leí tu correo... y te escribo para decirte que me encanta la maravillosa labor que estás haciendo con los niños. No me imagino la clase de libro extraordinario y terrible del que hablas, aunque supongo que eso es justamente lo que son las historias mitológicas, una mezcla de maravillas y horrores que atrapan la atención de los niños. Cuando yo era pequeña (me refiero a la edad, claro), tenía una especial fascinación por la mitología griega. Se me despertó gracias a una colección de libros que tenía mi mamá en casa, que se llama El libro de Oro de los niños, unos tomos grandes, con pastas gruesas color café; en cada tomo venía un apartado con ese tema y era mi favorito. Me encantaba la historia de Cronos devorando a sus hijos y cómo Zeus se había salvado porque a su padre le dieron una piedra envuelta en pañales en vez de al niño. También me impresionaba la imagen de Artemisa saliendo de la cabeza de Zeus y cómo éste no era un dios “bonito” sino que tenía cara como de viejo loco...
“También había en casa una colección (no completa, por cierto) de libros de TIME-LIFE con temas diversos (los conocerás seguramente) y entre ellos estaba el de la Grecia Clásica. No lo leía pero miraba constantemente las fotografías; me gustaba el alfabeto griego y Furia de Titanes, ¿te acuerdas? Salía Lawrence Olivier, entre otros famoso jolibudienses. Eso me renovó el interés por la mitología griega y consultaba mucho un diccionario mitológico del año de María Conesa pero que me era de mucha “utilidad”. En otro libro aprendí acerca de las siete maravillas del mundo antiguo, las aprendí de memoria (recientemente miré por cable un documental con ese tema y me volví a acordar de aquellos tiempos). Y ya más vieja, me dio por la etimología... sobre todo por las palabras de origen greco-latino y ando con mi libro de Agustín Mateo para arriba y para abajo (el mismo que llevé en la prepa pero que en ese entonces me valía gorro) a falta de un buen diccionario etimológico. Mi chavo me hace burla porque me dice cualquier palabra para que yo le diga de dónde proviene, pero lo hace por fastidiar. En realidad, el mío es puro interés de ama de casa ociosa...
Todo esto te lo cuento porque lo que dices acerca del libro francés que tiene a tu hija sin dormir, me hizo recordar mi propia infancia. No sé cuántos años tiene tu hijita pero es así, justamente como nos “pegan” los libros maravillosos: nos hacen tener pesadillas pero nos atrapan irremediablemente. Es padrísimo además cómo hacemos interrelaciones textuales (se dice así?) relacionando un libro con otro, un libro con alguna experiencia o con una película, etc.

“Mi primer recuerdo de autoestima reparada se remonta a la preparatoria, a la materia de Historia de la Cultura; Ademir Zapata se llamaba el profe. Había que exponer alguno de los temas para obtener puntaje o algo así y yo elegí el de mitología griega o algo relacionado. Entonces desempolvé mis viejos libros de inancia y la preparé muy bien, hasta me felicitó el profe. Pensé (y seguí pensando) que de algo me había servido mi obsesión por este tema. Hoy día, que leo casi de manera perpetua el libro de Mujeres que Corren con los Lobos, siento cómo fue importante para mí una infancia llena de cuentos de hadas e historias fabulosas. Quizá hasta cierto punto me perjudicaron pues sigo buscando príncipes azules, hadas que cumplen deseos, finales felices, etc.

“Bueno, es sólo una reflexión.
Gracias por abrirme el baúl de los recuerdos. Muero de ganas de ver el libro de historias mitológicas. Dale mis saludos a tu hija, díle que los adultos aún sentimos esa mezcla de atracción y horror al leer ciertos libros; a mí me pasó con Ensayo sobre la Ceguera de Saramago. Sólo que yo tuve que dejar de leerlo por un par de semanas, para ahuyentar las pesadillas.

Un abrazo.

Laura Aguirre L.

Laura Aguirre Lass de Lamont es una gran lectora y Promotora de lectura. Instructora en el programa Salas de Lectura de la DGP Conaculta, también realiza dictámenes para importantes casas editoriales de México y América Latina. Por el momento, está muy ocupada con el pequeño Rodrigo, su obra maestra.

Après mes commentaires sur le Livre des Créatures, de Nadja, mon amie Laura Aguirre Lass de Lamont m'a écrit une lettre que je trouve fort intéressante, car elle approfondit la réflexion sur ces livres qui font peur. Je la publie ici, avec son aimable autorisation.

“Salut Lirio, comment ca va?

“J'ai lu ton courrier... et je t'écris pour te dire que j'aime beaucoup le merveilleux travail que tu fais avec les enfants. J'arrive à peine à imaginer le livre extraordinaire et terrible dont tu parles, mais je suppose que c'est ça justement, les histoires mythologiques, un mélange de merveilles et d'horreurs qui attrape l'attention des enfants. Quand j'étais petite (je parle de l'âge, bien sur)
j'avais une fascination particulière pour la mythologie grecque. Cette fascination a été éveillée grâce à une collection de livres que ma mère avait à la maison, Le Livre d'Or des Enfants, de gros volumes reliés en dur, couleur café. Dans chaque volume, il y avait un encart avec ce thème, mon préféré. J'adorais l'histoire de Chronos, dévorant ses enfants, et celle de Zeus, sauvé parce que son père avait reçu une pierre enveloppée dans les couches, à la place du bébé. J'étais également impressionnée par une image d'Artémise sortant de la tête de Zeus, également parce qu'il n'était pas un dieu “joli” mais qu'il avait une tête de vieux cinglé...

“Il y avait aussi à la maison, une collection (incomplète) de livres de TIME- LIFE avec des thèmes divers (tu dois certainement les connaitre); parmi eux, il y avait celui de la Grèce Antique. Je ne le lisais pas vraiment, mais je regardais constamment les photos; j'aimais l'alphabet grec et Le Combat des Titans -tu t'en souviens? Il y avait dans ce film Laurence Olivier, entre autres célèbres hollywoodiens.
“Cela a renouvelé mon intérêt pour la mythologie grecque et je consultais beaucoup un dictionnaire mythologique de l'époque de mes Grands-parents – livre très ancien, mais qui m'était très utile. Dans un autre livre, j'ai connu les Sept Merveilles du Monde Ancien, je les ai apprises par cœur (récemment j'ai vu un documentaire sur ce thème et je me suis rappelé ces temps-là!)

“Un peu plus tard, j'ai aimé l'étymologie... surtout avec les mots d'origine grecque et latine: je promenais partout mon livre d'Agustin Mateo (le même que j'ai eu plus tard au lycée mais alors ce n'était plus aussi important pour moi...) Aujourd'hui, mon copain se moque de moi; il sort n'importe quel mot pour que je lui en dise l'origine, mais il le fait pour m'embêter. En réalité, chez moi, il s'agit d'un intérêt oiseux de femme au foyer...

“Je te raconte tout ceci à cause de ce qui tu racontes sur le livre français qui fait faire des cauchemars à ta fille; cela m'a rappelé ma propre enfance. Je ne sais pas quel âge a ta petite, mais c'est justement comme cela que viennent à nous les livres merveilleux: ils nous font faire des cauchemars, mais ils nous capturent sans remède. C'est génial aussi notre façon de construire des relations inter-textuelles (on dit comme cela?), en mettant en rapport un livre avec un autre, un livre avec quelque expérience ou avec un film, etc.

“Mon premier souvenir de confiance en moi-même, remonte au lycée, la matière était Histoire de la Culture; Ademir Zapata, ainsi s'appelait le prof. Il fallait faire une présentation sur un sujet pour obtenir des points et j'ai choisi la mythologie grecque. Alors, j'ai dépoussiéré mes vieux bouquins de l'enfance et j'ai super-bien préparé ma présentation; j'ai même été félicitée par le prof. J'ai pensé (et continue de penser) que mon obsession pour ce thème m'avait enfin servi à quelque chose. Aujourd'hui, je lis de manière récurrente Les Femmes qui courent avec les Loups et je me rends compte de l'importance d'une enfance comme la mienne, pleine de contes de fées et d'histoires fabuleuses. Bon, peut-être que ça m'a aussi marquée un peu trop, car je continue de chercher des princes charmants, des fées qui accomplissent les désirs, des happy-ends, etc.

“Bon, ceci est seulement un petite réflexion.
“Merci à toi pour me faire ouvrir le coffre des souvenirs. Je meurs d'envie de voir le livre d'histoires mythologiques. Donne mon bonjour à ta fille et dis-lui que nous, les adultes, subissons aussi ce mélange d'attraction et d'horreur en lisant certains livres; cela m'est arrivé avec Essai sur la Cécité, de Saramago. J'ai dû arrêter la lecture pendant deux semaines pour faire fuir les cauchemars.

Je t'embrasse.

Laura Aguirre L.

Laura Aguirre Lass de Lamont est une grande lectrice et Promotrice de lecture. Elle est également Instructrice dans le Programme National de Salles de Lecture de la Direction Générale de Publications de Conaculta (Ministère mexicain de la culture). Elle travaille aussi dans les comités de lecture d'importantes maisons d'édition du Mexique et Amérique Latine.

2 commentaires:

  1. Hacen mención aquí del profe Ademir Zapata, creo que es el mismo Ademir Zapata que yo recuero con tanto cariño a mi me dio clases en el centro universitario hispanoamericano en satélite, alla por finales de los 80

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  2. Debe ser el mismo profe, no creo que haya dos con un nombre tan bonito y excepcional...

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